Enfoiré

Mon cher Coluche,
Je me souviens parfaitement où je me trouvais le soir où j'ai appris ton décès, il y a 25 ans. Je regardais l’adaptation du roman de Daphné du Maurier, "Rebecca", à la télévision. Je venais de terminer le livre et Mum m'avait autorisée à regarder la télé, une fois n'était pas coutume.
Un bandeau en bas de l'écran a défilé et nous a informés d'un mortel accident de moto. Puis un flash spécial. J'avoue, bien qu'adolescente, avoir été sonnée par cette nouvelle. Tu faisais partie du quotidien, Mum me racontait t'avoir vu au Café de la Gare, les 33 tours de tes enregistrements étaient soigneusement traités et accessibles à tout moment.
Avec tes hauts et tes bas, tes propos outranciers, ton inconduite notoire et jubilatoire, tes blagues douteuses ou géniales, tu as marqué mes années 80. Je n'ai plus jamais regardé un baril de lessive de la même manière après toi.
Je me demande souvent comment tu traiterais la situation sociale et politique de nos jours.
Et si tu nous regardes, tu dois bien rire, ou peut-être pleurer. Car vois-tu, rien n'a changé en France.
Tu me manques.
Bien amicalement,
Prudence